«La saison des légumes» de Mariève Savaria
- Ophélie Tremblay
- 20 août
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août

J’ai rencontré Mariève dans un atelier de Qi Gong il y a plusieurs années. Elle avait partagé quelque chose de très beau sur son rapport à la terre et j’avais été touchée par sa sensibilité pour le vivant, sans savoir qu’à l’époque elle était maraîchère à la ferme Les jardins d’Ambroisie. Depuis, elle a pris un autre chemin professionnel, mais à travers ses activités, elle continue à partager son amour pour la nature et pour les récoltes que cette dernière nous offre. Son livre, La saison des légumes. Profitez des récoltes de juin à novembre et mangez local à l’année, publié en 2020, est un de mes coups de cœur dans la catégorie « livres de recettes ». C’est un ouvrage original qui accompagne à merveille ma vie de membre des Bontés de la Vallée. Je vous explique pourquoi dans cette chronique, en espérant vous donner le goût d’en faire aussi votre compagnon pour la saison des récoltes et au-delà!
Le projet du livre est né de l’amour de Mariève pour la terre et le vivant et prend racine dans son désir de partager ses connaissances issues tant de son expérience de fermière que de diététicienne et de cuisinière. Elle souhaite également nous encourager à consommer local, en faisant la part belle aux légumes du Québec dans nos assiettes. Comme elle le dit en préface du livre, celui-ci « se devait d’exister pour transmettre toute la simplicité, la légèreté, la beauté et la joie que procure le fait de s’alimenter et de cuisiner en étant proches de la nature et de ce qui pousse à proximité de chez nous ».
Le livre est divisé en 12 chapitres, chacun consacré à une famille botanique – vous vous rappelez peut-être que c’est le même type de classement qu’adopte les Bontés pour son « Calendrier de production »! L’ouvrage est rempli de magnifiques illustrations qui rendent la lecture encore plus agréable et reflètent le désir de Mariève de partager la beauté des légumes d’ici.
Chaque chapitre est divisé de la même manière :
Introduction du chapitre et présentation de la famille botanique
Un titre évocateur annonce la « couleur » de chaque famille (par exemple « La famille des liliacées – Assaisonner avec saisonnalité ») puis liste les membres qui la composent (par exemple, ail, fleur d’ail, asperge, ciboulette, échalote grise, oignon, oignon vert, poireau pour les liliacées). Des informations générales sur la famille sont présentées de façon claire et évocatrice.
Présentation de chaque membre de la famille botanique
On en apprend sur les différents légumes, fines herbes, etc., de la famille concernée en plus de découvrir des façons de les cuisiner. Ainsi, pour le thym, on peut lire qu’il s’agit d’un ami du système respiratoire et de l’immunité et qu’il est bon pour faire des tisanes. C’est aussi un allié des marinades pour son pouvoir aromatique.
Des idées pour se faire des réserves
Des idées de conservation sont proposées pour chacun des types de famille. Par exemple, pour les fines herbes de la famille des apiacées, l’autrice suggère de les congeler sous forme de pestos pour parfumer en hiver soupes et sandwiches, ou encore de congeler carotte et céleri en les ayant préalablement fait revenir avec de l’oignon pour disposer de bases toutes faites pour les potages. On trouve aussi dans cette section une recette de lactofermentation de base à essayer avec un assemblage d’apiacées (aneth, persil, carotte, céleri, fenouil, panais, etc.).
Des idées pour cuisiner les légumes en hiver
Pour cette section, les pages du livre sont carrément noires et le texte est en caractères blancs. J’adore l’effet visuel de ce choix éditorial! Plusieurs suggestions de repas sont proposées. Pour les légumes-racines de conservation appartenant à la famille des apiacées (carottes, céleri-rave et panais), on trouve des recettes de potage et de soupe, une idée de plaque de légumes, des pakoras, un bouilli de légumes, un gratin, une purée et même une proposition de cuisson de légume

entier (céleri-rave badigeonné d’huile et assaisonné d’huile et de thym, puis enveloppé de papier d’aluminium pour une cuisson de 60-90 minutes au four. Miam!). Les suggestions sont encore une fois appétissantes et très accessibles, ne nécessitant souvent pas plus de 5-6 ingrédients et peu d’étapes de préparation. C’est une des forces du livre : les légumes sont mis en valeur sans qu’on ait des heures à passer en cuisine pour en apprécier les saveurs.
Des propositions de mariage heureux entre les légumes de la famille présentée et d’autres légumes ou aliments d’ici ou d’ailleurs
Un schéma représente les membres de la famille botanique qui fait l’objet du chapitre et dresse la liste des légumes de saison ou hors-saison qui l’accompagnent bien, en plus de proposer des combinaisons avec des aliments venus d’ailleurs. Par exemple, les membres de la famille des apiacées se marient bien, en saison, avec les haricots frais, la fleur d’ail, la courgette, la menthe, la roquette, le chou-fleur. Hors saison, on les savourera avec des endives, de la poire, du raifort, du sirop d’érable, du riz sauvage, etc. Et pour un peu d’exotisme, la carotte de conservation, le céleri-rave ou le panais seront associés à la datte, à la figue, au cari, au gingembre, ou encore à la noix de coco. Sur la page adjacente à ces propositions de combinaisons, on trouve un encadré de couleur qui nous suggère quoi boire (local!) avec la famille présentée – par exemple, pour les apiacées, une bière blanche comme la Blanche du paradis ou un vin rosé des Champs de Florence. Le reste de la page est laissé en blanc, ce qui permet de noter d’autres idées d’accords, des recettes coup de cœur, des notes, etc.
En replongeant dans le livre pour préparer cette chronique, j’ai retrouvé les mêmes impressions et émotions que lorsque je l’ai ouvert la première fois : la joie d’en feuilleter les pages colorées, l’appréciation enthousiaste de sa structure claire et bien pensée, l’émerveillement face à la richesse des connaissances partagées par l’autrice et devant sa façon généreuse et amoureuse de présenter chacune des familles botaniques, la satisfaction de mieux comprendre d’où vient ce que je mange au fil de la saison des récoltes, et le plaisir d’essayer de nouvelles recettes.
Je vous souhaite autant de bonheur à découvrir et à utiliser ce bel ouvrage, qui s’adresse tant à la tête qu’au cœur… et au ventre, bien sûr!
P.S. Vous pourrez vous procurer le livre aux points de chute à partir de ce samedi 23 août. Nous avons une dizaine d’exemplaires à vendre au coût de 35 $ chacun.
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